Lymphangite carcinomateuse cutanée : une série de 11 cas - 01/12/22
Résumé |
Introduction |
La lymphangite carcinomateuse cutanée est une forme de métastase cutanée. Dans ce travail, nous rapportons une série de 11 cas de lymphangite carcinomateuse cutanée (LCC) : 10 cas d’origines mammaires et un cas d’origine endométriale.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude incluant tous les cas de LCC confirmés histologiquement sur une période 4 ans (entre 2018 et 2022).
Résultats |
Onze cas ont été diagnostiqués de LCC, avec une moyenne d’âge de 56 ans (extrêmes de 42 à 71 ans). Un antécédent de carcinome mammaire était trouvé dans 9 cas, un carcinome mammaire et endométrial chez 1 cas et une patiente était suivie pour neurofibromatose de type 1 sans antécédents carcinologiques. Une exérèse tumorale était effectuée dans 10 cas (mastectomie (n=7), tumorectomie (n=3) et hystérectomie totale (n=1), associée à un curage ganglionnaire. Le traitement adjuvant à base de radiothérapie et chimiothérapie (n=10) et une immunothérapie (n=2) était bien conduit. Après un délai de 1 à 5 ans (moyenne de 3 ans), on notait l’apparition d’une éruption érysipéloïde (n=5), papulonodulaire érythémateuse érosive (n=3), érythémateuse maculopapuleuse avec ulcération (n=4), indurée (n=2), un lymphœdème avec érythème et gonflement (n=5) et une ulcération chez une patiente sans antécédents carcinologiques (n=1). Les lésions étaient localisées en regard de la région mammaire pathologique (n=6), le membre supérieur homolatéral (n=2), la région pubienne (n=1) et étendue sur le sein controlatéral (n=3), thorax et abdomen (n=3), région scapulaire (n=1). L’examen histologique montrait une lymphangite carcinomateuse dermique dans tous les cas. Le bilan d’extension a révélé des métastases solides chez 7 patientes. Le décès survenait chez 4 patientes dans un intervalle de 3 à 8 mois (moyenne : 5 mois).
Discussion |
Les principaux cancers à l’origine de LCC sont des adénocarcinomes (sein, ovaire, endomètre, poumon et tube digestif) ; la LCC est rarement révélatrice d’un carcinome solide, comme c’était le cas chez une de nos patientes. La LCC peut avoir de nombreuses présentations atypiques, pouvant mimer différentes dermatoses (eczéma, érysipèle, dermite radio-induite…), retardant ainsi le diagnostic et la prise en charge. À ce jour, aucun traitement n’a prouvé son efficacité. Le pronostic est, en général, péjoratif avec des décès précoces. Notre étude illustre le polymorphisme clinique de la LCC et souligne la nécessité de la biopsie dans toute éruption cutanée avec antécédents de cancer solide.
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Vol 2 - N° 8S1
P. A178 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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